24 partants, 24 Finisher à l’Ironman de Nice 2014

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Jeudi 26 Juin, les voitures se retrouvent dès potron-minet sur une aire d’autoroute à la sortie de la région parisienne. Les clients de la station service regardent ce convoi avec curiosité, intrigués de comprendre où peuvent se diriger tous ces véhicules chargés à craquer de sacs, valises et de presque une vingtaine de vélos de compétitions rutilants. Les hommes ne passent pas inaperçus non plus avec leurs lunettes fluos, maillots techniques siglés « finisher » de divers courses longues distances et leur bouteille d’eau rendue blanchâtre par le Malto genre colle à papier peint.  Après les embrassades et un coup d’oeil aux attaches des trésors fixés aux dos des voitures, le groupe prend la route pour un Paris-Nice qui sonne comme une classique mais on comprend à la forme des guidons que cette bande n’est pas en route pour une course cycliste à étapes.
Les conducteurs se relaient jusqu’à la Baie des Anges en gardant toujours un œil sur le précieux chargement tels Mario, Jo, Luigi et Bimba surveillant leur cargaison sur les routes du Guatemala dans le « Salaire de la peur ».

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L’arrivée sur la Promenade des Anglais et ses panneaux de déviation annonçant une route fermée le 29 juin pour cause d’Ironman réveillent les équipages qui d’un coup prennent conscience qu’ils sont dans les ultimes heures avant leur exploit. Il ne leur faudra que quelques minutes pour prendre les clés des appartements et y ranger les vélos qui se retrouvent dans la cuisine, salle à manger ou couloir puis commencent à vérifier que le voyage n’a eu aucun impact sur leur destrier. Une fois les vérifications faites, les « Niçois » du TSF se retrouvent pour partir à la recherche d’un plat de pâtes digne de leur appétit et continuer en terrasse les discussions qui n’ont eu de cesse de rythmer toute cette journée. Prenez un groupe de 24 triathlètes à l’avant veille du départ de la course qu’ils préparent depuis 6 mois, mettez les autour d’une table et inexorablement ils tomberont dans le piège des paris. Et bien, sans surprise, les gars du TSF font et refont le podium à venir, chacun arguant que son pronostic est meilleur. Le futur titre de champion est décerné à l’unanimité au grand Bruno. Un gars au physique de nageur olympique, aussi consciencieux à l’entrainement que gentil avec sa famille, aussi déterminé en course que calme en dehors. Par contre, les autres marches du podium sont impossibles à adjuger. Certains ne jurent que par l’expérience acquise comme facteur de réussite, d’autres privilégient les heures d’entrainements additionnées depuis 1 an, enfin les derniers réalisent leur grille en fonction d’équations secrètes où les résultats récents sont multipliés avec les impressions perçues ces derniers mois auxquelles s’additionnent le temps réalisé « aux foulées de la Fret » le tout factorisé par le nombre d’IM réalisés (et fini ) sans oublier la pondération de la pointure du pied gauche du capitaine… Bref, Bruno sera le premier mais pour les autres, ils sont classés en 3 catégories : les favoris, les outsiders et les finishers. Ce classement fait ressortir un point essentiel de cette aventure ; il n’y a pas de catégorie « finira peut-être ». Pascal, le Président du club TSF et chef d’orchestre de ses 24 gars n’a qu’un objectif depuis le début : 24 partants pour 24 finishers. Et pour le groupe, c’est une évidence, ils ont commandés 24 médailles qu’ils passeront chercher chacun leur tour le 29 juin à Nice, c’est aussi simple que ça…en tout cas pour eux. La soirée se termine tôt et chacun regagne son logement. La pression monte et les blagues bon enfant permettent d’oublier que le départ approche très vite.
Le programme du vendredi est dédié à l’avant course. Grasse matinée, petit déjeuner, sortie vélo, dossards et repos. Les quelques kilomètres parcourus ont pour objectif de faire tourner les jambes, parfaire les derniers réglages et tester une dernière fois le bon rapport pour passer la bosse des Condamines. Pierre resserre sa potence dont le jeu est devenu trop important, Christophe valide la position de sa selle au bec pointant étrangement vers le bas et tout le monde admet que passer 50 mètres après le virage à gauche, il faut mettre « tout à gauche » pour passer le pétard afin d’économiser un maximum de force pour les 160km restants. Sur le chemin du retour une rumeur commence à enfler dans le peloton, la météo de dimanche est incertaine. Il est 12h00 et il fait déjà plus de 30°, personne ne veut croire que la pluie puisse venir gâcher la fête le jour J alors qu’il fait si beau depuis des jours.
En attendant d’arborer le maillot de finisher, le club à fait réaliser des T-shirts bleu azur pour les athlètes et des T-shirts pour les supporters afin d’être identifiables et montrer la cohésion du groupe. C’est donc naturellement que l’après-midi chacun revêt son maillot bleu comme la mer Méditerranée pour aller chercher son « pack dossard » puis errer au fil des boutiques du village expo. Malgré le peu de médiatisation du triathlon, la discipline possède ses stars qui se prêtent au jeu des rencontres avec leur public sur les stands de leurs partenaires et sponsors. Cela, plus la possibilité de découvrir de visu les bêtes de course présentées dans les magazines, font que chaque athlète participant trouve de quoi rêver encore un peu plus. Dans l’allée du village, les maillots azur s’éparpillent et visitent les boutiques éphémères comme des enfants sur un marché de Noël. Pascal et Fabrice en profitent pour prendre des nouvelles de Maxime Hamont, un ancien du TSF qui est venu chercher son slot pour Kona mais qui s’est bloqué le dos quelques jours auparavant. L’ancien membre de l’Equipe de France et ex-Champion de France militaire se veut rassurant sur sa santé mais craint que sa qualification cette année soit trop difficile à décrocher. La journée se poursuit simplement avec une sieste et la préparation des sacs de transition. Le soir, dans le plus grand appartement réservé par le TSF, une pasta party est organisée ce qui leur permet de passer encore du temps ensemble. Depuis 6 mois, les 24 vivent leur préparation en commun et c’est de cet esprit groupé qu’ils tirent leur force, alors ce soir, ils se retrouvent entre eux comme le clan qu’ils sont devenu.
Samedi, pour certains c’est le jour dédié à la famille. Les photos et les statuts postés sur les réseaux sociaux ressemblent à des vacances au soleil. La mer est belle et il est bienvenu d’en profiter avec femme et enfants. En ce premier jour de week-end, la plage de Nice fourmille de touristes, un prélude à la saison estivale qui commence. L’unique différence est que les adultes dans l’eau ne barbotent pas mais tirent des bords en crawl entre les bouées délimitant la zone interdite à la navigation. Sur les galets, les smartphones se connectent à toutes les applications météo connues ; météo marine, météo agricole, météo gratuite ou payante et le risque de pluie pour le lendemain se précise. Pire, on commence à voir apparaitre des risques d’orage, voire des alertes à la grêle. Cette incertitude qui plane au dessus de la course n’est pas pour rassurer les participants qui s’attendent aux fortes chaleur mais qui redoutent par dessus tout les longues descentes sur route mouillées. Pendant le créneau horaire imparti à la dépose des vélo au parc, on essaie de se rassurer en discutant avec les autres concurrents mais à priori personne ne semble avoir trouvé une prévision sure à 100% ce qui ajoute au stress de la course, car, une fois les sacs et vélos déposés, les choix de roues et d’équipement seront scellés. La fin de ce samedi est calme, les visages commencent à se fermer, chacun entre dans sa course.

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Dimanche 29 Juin 2014, 3h30  le réveil tire du sommeil les 4 gars de l’appartement 514. La nuit à été courte , c’est encore pire pour ceux qui n’ont pas pu dormir. Ils s’installent derrière la table pour prendre un petit déjeuner testé auparavant et préparé la veille. Le silence est maître et même les cuillères qui tournent dans le bol de café sont muettes. Jérôme regarde la table les yeux dans le vide, il ne mange quasiment rien, son estomac à pris le contrôle et fait grève. Il est temps de s’habiller. Les affaires sont posées méthodiquement au bord du lit. Cette organisation contraste avec le reste de la semaine où les valises ont été ouvertes à la grenade, recouvrant la moquette d’habits, d’outils et de serviettes de bain. De peur de l’oublier, Fabrice a dormi avec sa puce de chronométrage à la cheville. Il met son maillot de bain, ses manchettes, ses chaussettes de compressions, sa montre puis le reste de ses habits et son téléphone qui finiront dans le sac blanc (streetwear). Ne pas oublier sa combinaison, sa pompe et ses 2 sacs persos, le vert pour le parcours vélo et le jaune pour le marathon. Il les utilisera peut être en fonction des événements et de ses sensations. Un coup d’œil sur sa main lui rappelle qu’il doit aussi remettre son compteur à 00km, il a oublié de le faire hier.
4h30, les 4 potes descendent et sont rejoints par les autres chambrées. L’air est doux déjà, la nuit est claire. Impossible de porter caution aux prévisions alarmistes, la journée s’annonce vraiment très belle… il fera beau toute la journée, ils y croient. C’est en silence que les Niçois du TSF traversent la ville pendant 25 minutes pour rejoindre le parc à vélo. Une fois les pneus et les boyaux gonflés, il est temps de mettre les combinaisons, non sans avoir fait un tour dans les toilettes qui sont disposées tout le long du parc. Les 24 du clan TSF sont répartis dans le parc de 2800 vélos qui s’étend à l’infini. Au bénéfice de la catégorie d’âge et de l’ordre alphabétique, Jérôme et Fabrice sont ensemble dans l’allée 31. Il est désormais temps de rejoindre la plage sans oublier de déposer les sacs dans les box prévus à cet effet. Biiiiiiiiip, Biiiiiiiiiip, les puces sont activées en passant sur le tapis. Il faut choisir son sas de départ en fonction du temps qu’on estime réaliser sur la natation, se glisser dans l’eau pour tenter d’apprivoiser cette mer qui va vous accueillir pendant 3,8km puis prendre place sur la plage derrière le ruban de départ. Le speaker commence à réveiller la foule qui se masse sur la Promenade des Anglais pour assister au spectacle qu’on lui a promis inoubliable.

tattoo tri 2

6h25, le départ est donné pour les Pros puis 5 minutes plus tard ce sera les 2800 autres athlètes dont les 24 rouge et vert du TSF. Voyant que les Pros partaient depuis la mer et non depuis leur sas, JC a pris place dans leur sas et bénéficie d’une trajectoire parfaite. Il plonge dans la mer et se lance à la poursuite de ces athlètes non amateurs. 3 bouées jaunes, virage à droite, 3 bouée rouges, virage à droite il commence à rattraper certains concurrents. Le courant n’est pas trop fort et à cette heure il n’y a pas de vague. 3 bouée jaunes et c’est la sortie à l’australienne. Il replonge en quelques secondes pour un nouveau et dernier tour. Ce coup-ci il se cale derrière les nageurs qu’il a rattrapé et gère son effort jusqu’à la sortie de l’eau. Derrière, c’est la bagarre. Involontairement les coups pleuvent, des bonnets coulent au fond de l’eau heureusement sans leur propriétaire. 25 minutes après les premiers, c’est l’heure de pointe sur la plage. Le métro de 1h15 est complet et c’est l’attente interminable pour franchir les escaliers et espérer rejoindre le départ de l’épreuve suivante. Christophe et Fabrice se retrouvent sur la même marche, hasard extraordinaire après 1h17 de natation dans une mer qui ressemble tout d’un coup à un filet de pêche miraculeuse. JC, Bruno, Aurélien sont déjà sur leur vélo, suivent Gégé, Mitch, Fabian, Max la Menace le benjamin du groupe, Stéphane et les autres à leur tour. L’Ironman est une course, une compétition individuelle mais quand Jérôme passe Fabrice, Pascal ou Stéphane à la vitesse d’un Exocet, il les encourage de quelques mots. Idem pour Bruno et Jean-Marie. Les Condamines sont avalées comme prévue et la route se poursuit. Il commence à faire chaud, le soleil darde déjà comme s’il se croyait un 14 Juillet. Les Gattières se présentent et les maillots s’ouvrent pour laisser s’évacuer la chaleur. La descente vers Tourette sur Loup se fait sur les prolongateurs pour les coureurs du TSF qui ont passé une semaine à reconnaître le parcours. Débute alors l’ascension du Col de l’Ecre attendue par tous, redoutée par beaucoup. C’est à ce moment que la journée noire commence pour Jérôme, l’Exocet du TSF. Sans comprendre pourquoi, ses forces et ses jambes le quittent et d’un coup son vélo qui lui a tant donné l’abandonne et devient son pire calvaire. Pascal et Stéphane reviennent à son niveau et l’encouragent tant qu’ils peuvent et lui donne rendez-vous en haut. Du sommet de sa désillusion, Jérôme continue la mort dans l’âme. Les premières gouttes de pluie tombent sur le sol et apportent un peu de fraicheur. A son tour Fabrice bascule en haut du Col et retrouve  les 3 équipiers qui avalent leur sandwich. Surpris de les trouver à cet endroit du parcours, il ne réfléchit pas et écoute Pascal qui lui dit de continuer. Les kilomètres s’égrainent, les bidons se vident et se remplacent …et la pluie semble raisonnée.
Les familles restées sur Nice se sont regroupées et commencent à voir les premiers vélos arriver. Les téléphones sonnent des centaines de textos envoyés par les followers qui tentent de suivre à distance le live qui est muet depuis des heures. Plus de mise à jour, plus de temps de passage …plus rien. Impossible d’avoir des nouvelles. L’angoisse monte d’autant que sur la ligne bleu après la pluie du matin qui a accompagné l’Ironkids, l’orage et la grêle accompagnent dorénavant ceux qui se sont déjà lancé sur le marathon. En haut le temps change dramatiquement. Stéphane Diagana est là pour encourager les triathlètes sur la boucle qui précède la côte de Coursegoule et ses habits chauds et étanches contrastent avec les trifonctions des coureurs qui se battent maintenant avec une pluie drue et un froid automnale. C’est à ce moment que le Phoenix qui se cachait dans le cœur de Jérôme se libère et délivre enfin ses jambes. Juste après l’ascension de Coursegoule, un groupe TSF composé de Jérôme, Pascal, Stéphane et Fabrice se forme et entame la descente.apocalypseL’Apocalypse semble se présenter au coureur. Le vent et la pluie rendent la descente tellement dangereuse que plus personne ne double. Les vitesses sont divisées par 2 et chaque coureur se concentre pour ne pas rejoindre le cortège de blessés qu’il croise régulièrement. Secouristes débordés, sirènes hurlantes, hommes et femmes au sol, visage en sang, plaies ouvertes vont les accompagner jusqu’à Nice, rappelant ironiquement la scène de débarquement du « Jour le plus long ». Les doigts sont frigorifiés, les pieds congelés et les dents claquent et chaque virage est un supplice doublé de l’angoisse de chuter. le Phoenix donne un maximum de conseils sur la conduite à tenir et les trajectoire à suivre. Aurélien arrive et se présente aux arbitres pour effectuer sa pénalité de 6 minutes. il en profite pour s’étirer, s’hydrater et demander un truc auquel il tient par dessus tout depuis un an

Enfin le dernier virage pour remonter sur la Promenade des Anglais et dans 5 km ils pourront changer leur chaussures à cales contre des running. Les familles sont enfin rassurées de voir arriver ce groupe de 4 TSF. Tous ne sont pas encore là et rien n’est fait à ce moment.
Le marathon s’organise et Pascal propose de finir à 5 car Patrick dit « Chouquette » s’est joint au groupe. Pendant les 10 premiers km, Pascal fait l’inventaire des forces en présences. Bruno, Aurélien, Pierre, Stéphane, Fabian ,Gégé, Mitch, JC, Cyril, Bruno, Jean-Marie, Guillaume et Christophe sont là, Max la Menace est dans le dur mais présent. Avec le groupe de 5 qu’ils composent ils sont déjà 19 sur le parcours. Il demande aux supporters s’ils ont des nouvelles des autres mais ils arrivent au fur et à mesure. D’abord Titi, puis Aldo, Pat , Virgil et enfin Eddy. Les 24 sont lancés sur le parcours et une bonne partie est déjà prête à terminer. La chaleur refait son apparition, les vitesses ralentissent et la marche remplace la course. Les familles et les supporters prennent le relais à leur tour. Sur ce parcours si difficile psychologiquement le moral est enclin à lâcher, alors la révolte s’organise. Les enfants prennent leur trottinettes et accompagnent leurs héros, les femmes crient la fierté qu’elles ont pour ce groupe d’invincibles et les encouragent à poursuivre l’effort malgré la douleur. Les premiers passent la ligne. 1 sub10 pour Bruno (temps global inférieur à 10 heures), Aurélien attrape sa fille dans ses bras et marche sur le tapis rouge. Le public dans les gradin leur est dédié. Le poing rageur il passe la ligne avec sa fille en hurlant son bonheur comme il en a rêvé toutes les nuits depuis juillet 2013.

les supporters du pari fou

Ils sont une dizaine déjà à avoir franchi la finish line. Fabrice et Stéphane continuent leur course en duo. Pour garder le rythme, Fabrice pousse littéralement Stéphane à chaque ravito et un des fils de Fabrice court à leur côté pour donner l’allure. Du haut de ses 11 ans, le p’tit bonhome, inscrit lui aussi au TSF, prend sa mission à coeur et les emmène jusqu’au bout mais se voit refuser l’accès à l’arrivée. Jérôme souffre de son pied accidenté en janvier mais il a tant demandé à sa famille pour en arriver là qu’il s’interdit de flancher devant eux. Il est là grâce à eux et il finit pour eux.

Pascal s’est trouvé un partenaire de renom pour sa dernière boucle, il passe la ligne avec Richard Dacoury, la légende du basket ball français 9 fois champion de France.
Ils sont 14 à avoir passé la ligne, puis 15, 16 ,17….et enfin 23 quand Pat passe à son tour sous le portique.
Eddy est le dernier du TSF sur la piste, il coure et avance. Son tempo devrait lui permettre d’arriver à temps mais il n’a aucune marge de manœuvre. Les enfants sont fatigués, les athlètes du TSF ne tiennent plus debout et rentrent un par un sans pouvoir suivre la course du Warrior Eddy comme ils le surnomment. Ils suivent sur internet qui refonctionne. Au bout de 15 heures, 59 minutes et 37 secondes vient la délivrance quand Eddy passe la ligne. Il termine la course du TSF mais est aussi officiellement l’ultime finisher de l’Ironman de Nice 2014 et il ferme la porte derrière lui.

finishers

Le lendemain, les retrouvailles sont euphoriques. Le pari impossible est gagné, tout le monde est arrivé au bout. Un pique nique est organisé sur la plage avec tous les acteurs de cette fête du TSF. Les touristes sur la plage regardent cette troupe bruyante avec dédain jusqu’au moment où 24 mecs sortent de leur sac un maillot noir avec l’inscription FINISHER en orange pour la photo, à ce moment les regards changent et on lit une forme de respect dans leur yeux pour cette troupe qui a vaincu la souffrance et les éléments. Les supporters sont eux aussi à la fête et posent à leur tour avec les maillots azur qui ont tant porté bonheur. Un peu plus tard dans la soirée, les nerfs lâchent et une bataille d’eau est déclarée dans l’appartement 514 où tout le monde participe. La pizza party organisée devant le match de l’équipe de France apportera  une nouvelle montée de stress et une nouvelle victoire.

L’Ironman est une épreuve terriblement éprouvante qui demande un entrainement rigoureux mais aussi une force de caractère rarissime. Le défi d’emmener 24 hommes à prendre le départ d’un des Ironman les plus durs et de les persuader que tous finiront est vraisemblablement une folie arrogante mais ce qu’a réalisé le TSF sur cette épreuve est plus qu’un défi fou. L’implication de chaque licencié du club est un facteur prépondérant dans la réussite de leur projet. La présence et le soutien des proches à été le point clé dans leur succès commun. Ils étaient 24 à avoir commandé leur médaille, ils sont tous venu la chercher le jour prévu, c’est peut être après tout aussi simple que ça.