RAID  68 KM  LA SAINTELYON

04/12/2010

par  Virgil

 

   

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Rebelote

 

2 ans après, je décide de repartir sur les chemins de la Saintélyon, un raid de nuit de 68km entre St Etienne et Lyon en passant par les Monts du Lyonnais. L'occasion de voir si l'année et demie passée au TSF a été bénéfique concernant la course à pieds. Sauf que cette année, c'est sous la neige. -8° au départ, des pointes à -12°, entre 20 et 40 cm de neige sur l'ensemble du parcours, sauf la fin sur Lyon. Conditions dantesques en perspectives.

Pas grave, ça sera dépaysant. 

Samedi 4 décembre :

Arrivée vers 20h30 au hall d'expo à St Etienne. Tiens, c'est moins bien organisé qu'avant pour les dossards, il y a la queue. Pas grave, à part manger et dormir, et préparer son matos, il n'y a pas grand-chose à faire. Alors on écoute une fois de plus les recommandations de l'orga: "année exceptionnellement froide, ne vous arrêtez jamais, prenez une couche supplémentaire, couverture de survie indispensable, bâtons exceptionnellement autorisés". Pas pour moi les bâtons, pas justifiés sur ce parcours, même par temps de neige.

Départ à minuit, il fait frais mais je serai vite réchauffé. D’ailleurs, sur cette course, je n’aurai jamais eu froid. Merci les vêtements thermiques Craft achetés dans la semaine.

6 bornes pour chauffer tranquillement, puis la montée, assez raide au début, puis plus calme, jusqu’au premier ravito à St Christo en Jarez au km 16. C’est la cohue, le ravito est assez copieux mais pas assez étalé, du coup, on prend un truc en passant sans vraiment s’arrêter. 2h15mn de course.

Je cours avec 3 jeunes de 22 ans du coin qui tentent la course pour la première fois. On en lâchera 2 quelques km plus loin, il ont déjà du mal à suivre. Je resterai avec le dernier jusqu’à 5 bornes de l’arrivée.

On repart, ça grimpe encore , jusqu’à Moreau, km 22, sommet de la course. 3h19mn de course. Je me rends compte que c’est quand même un vrai plus d’avoir déjà fait le parcours, ça permet de gérer mieux les efforts sur un ultra. Puis on commence à redescendre, doucement au début, puis plus raide après. Le parcours enneigé est magnifique, mais très glissant. Les premiers coureurs ayant tassé la neige, on court régulièrement sur de la glace. Du coup la descente est technique et casse gueule. On avance pas, on s’accroche au arbre, il y a beaucoup de chutes. Je me dis qu’on est pas arrivé à ce rythme, d’autant plus que la descente du bois d’Arfeuil est autrement plus technique, dans 8 bornes.

4h16mn.On finit par arriver ay ravito de Ste Catherine, on rempli le camelbag, une soupe, un thé, du sucre, et ça repart, pour une bonne bosse d’un kilomètre. Dur pour repartir. Puis le fameux bois d’Arfeuil. Il aurait fallu des caméra, on descend quasiment en mode marche, parfois même en glissant sur les fesses, le mode luge étant parfois plus rapide.  C’est assez usant nerveusement, on regarde juste ses pieds pour pas se planter, du coup, sur cette partie, on a moins l’occasion d’apprécier la beauté des sentiers et le serpent formé par les frontales du peloton.

6h02mn. Arrivée au ravito de St Genoux, km 34. On avance lentement et je me dis que sur ce terrain, impossible de mettre moins de temps qu’il y a 2 ans où j’avais fini en 10h35. Suite la très longue descente vers le ravito de Soucieux en Jarrest, au km 45. 11 bornes de descente qui usent bien les quadriceps, mais le terrain est moins glissant donc  on lâche un peu les chevaux, et ça fait du bien.

Mon tendon d’Achille qui me laissait tranquille jusque là commence à me faire souffrir sérieusement, et je m’inquiète de savoir si je pourrai terminer, car il reste encore beaucoup de chemin.

7h14mn. Arrivée au ravito de Soucieux. Ma copine me tient informé en temps réel du classement, grâce au site web bien foutu de l’orga. On a gagné 1500 places entre les 2 derniers ravitos, mais je sais que ça ne veut pas dire grand-chose pour l’instant, car ça bouge vite. Je sais que la fin plus plate avec tout de même 3 bosses bien casse pattes avait été dure la dernière fois, d’autant plus qu’il fait jour et qu’on est moins dans sa bulle.

On arrive au Garon, un passage assez bouillasseux dont je me souvenais bien, on grimpe une bosse dans la boue. Les côtes sont très douloureuses pour mon tendon. Sinon je n’ai curieusement pas trop de coup de barre physique. Merci l’entrainement.

9h07mn .On finit par arriver au dernier ravito, en ayant perdu 1000 places, je me souviens qu’il y a une côte terrible après pendant 1,5km, avec un bon passage à 20%, le long d’un aqueduc. En mode marche, on a le temps de l’observer sous toutes les coutures, celui-là.

On arrive enfin à Ste Foy les Lyon, sous les encouragement du village, et je sais qu’il n’y a plus aucune côte maintenant. Reste 8 bornes dont 2 en descente. C’est dans ces parties descendantes ou mon talon d’Achille me fait le moins souffrir, et vu que mes cuisses tiennent finalement plutôt bien le coup, je descend assez vite, doublant pas mal de monde aux quadriceps usés, et lâchant mon coéquipier qui avait vraiment du mal à cet endroit. Je me dit que je ne suis pas trop mal côté chrono, vu la météo, alors j’accélère.

Plus que 6 bornes plats, mais je me souviens qu’ils sont interminables, dans le vent le long du Rhône avant d’arriver dans la dernière ligne droite qui nous mène sous les applaudissement dans le parc des sports de Gerland. Un dernier sprint pour la forme et doubler une dizaine de concurrents, et c’est enfin terminé.

Au final 10h34mn29, soit une minute de moins que la dernière fois, mais dans des conditions bien plus difficiles. D’ailleurs, ceux que j’ai interrogé m’ont dit avoir fait environ 45mn de plus que leur chrono habituel. 2857ème sur 5700, c’est accessoire mais je suis dans la première moitié, ce qui est bien mieux que la dernière fois. Du coup, je suis très satisfait de mon chrono vu les circonstances.

Mon compagnon de course fini par arriver 7mn après moi, épuisé. Direction la douche, le TGV, et retour au réel après cette parenthèse enneigée. Le parcours n’a pas changé, mais sous la neige avec les frontales, ça a une autre gueule quand même. D’ailleurs, ça donne envie de tenter l’expérience des trails sur neige.

Depuis, je suis en mode guérison, car le talon a bien trinqué, donc je reviendrais plutôt la semaine prochaine, si c’est réparé.  Bon courage pour l’entrainement sous la neige

Avis aux amateurs pour l’an prochain, cette course peut aussi se courir en relais.


Virgile

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