MIMIZAN

CHAMPIONNAT DE FRANCE DE DIVISION 2

04/06/2006

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Première étape de la 2ème Division Nationale de Triathlon : Le TSF en action…

par Fred Trésal-Mauroz

Le dimanche 4 mai 2006 se déroulait la première manche du tout nouveau championnat de France de seconde division de triathlon à Mimizan.

46 équipes engagées, motivées et prêtes à en découdre étaient réunies dans les Landes pour cette première édition…

Le TSF, représenté par Romuald Lavaud, Maxime Hamon, David Monguillon, Bruno Truant et Philippe Pastor y était, pour faire honneur à sa qualification et porter haut les couleurs du club.

Récit de ce week-end réservé aux hommes forts :

Samedi matin – 9h30 – Parking du CSL

Tout le monde est là avec armes et bagages. Tout le monde ? Non. Il manque Philippe, alias Philou, qui est retenu par une sombre histoire de passeport périmé. Sur le ton de la plaisanterie, nous lui expliquons qu’il n’en aura pas besoin pour entrer à Mimizan.

Après avoir pris place, chargé le matériel dans le minibus loué pour l’occasion, embrassé nos familles et récupéré Philou en bas de chez lui, nous voila parti…

770 Km à parcourir en ligne droite sur une autoroute.

Un arrêt déjeuner où Maxime sort de son sac isotherme de la nourriture pour une semaine. Romuald n’est pas en reste. Marie et Aurélie, en triathlètes confirmées ont pensé à tout. Philou se contente d’un paquet de petit beurre. Mais attention, aux céréales !

Arrivée à Mimizan vers 17h45. Nous prenons possession d’un petit chalet en bois au cœur d’un camping désert à cette période de l’année et entouré par la forêt des Landes. D’autres clubs ont squatté les mobiles home et autres chalets. ça sent la sueur dans le campement…

Nous déposons nos affaires puis allons faire un tour au Leclerc pour acheter de quoi prendre le petit déjeuner du lendemain. Maxime s’empare d’un pot de 2 kilos de confiture de fraises qu’il refuse de négocier. Philou d’une race de biscottes aux céréales inconnues que nous réussissons à lui faire lâcher sous peine qu’il soit positif au contrôle anti-dopage. Nous hésitons sur le pack de bière géant, mais la raison fini par l’emporter.

Nous nous rendons ensuite sur le lieu de la course où se déroule un découverte et un triathlon par équipes.

Nous découvrons le parc à vélos, niché au cœur d’une pinède et en bordure d’un grand lac même pas strié d’une moindre vaguelette. Magnifique !

Puis direction la pasta party, où nous retrouvons le club de Saint-Quentin en Yvelines, Sainte-Geneviève des Bois…

Philou qui depuis longtemps avait digéré ses petits beurres fait honneur à ses assiettes et à la serveuse qui le voit enchaîner rapidement les services de pâtes. Il s’entraîne pour la transition. David bat le record du monde de l’assiette vidée le plus rapidement… Sympathique.

Un petit tour par la plage et la mer, puis au chalet… Demain sera le grand jour. Nous avons tous hâte d’y être. Maxime a le couteau entre les dents. C’est bon signe…

 Dimanche – 7 heures du matin.

Réveil pour tout le monde, petit déjeuner, préparation des sacs et départ pour la course.

Le briefing est à 9 heures et essentiellement réservés aux coaches.

Il y aura donc 46 équipes au départ, composées chacune de 5 athlètes, soit 230 concurrents affûtés et affamés.

Un format sprint, avec drafting et assistance autorisée. Dossards interdits en natation ce qui fera râler Maxime et Romuald, les deux guerriers bougonneurs.

Les 20 équipes de D2 en 2005 partiront devant en natation. Nous serons donc en seconde ligne.

Retour à la voiture où je distribue les dossards, étiquettes et consignes, et départ vers le parc.

Photo officielle de l’équipe en tenue de « cérémonie » et installation. Olivier Marceau, ex champion du monde de courte distance est là, tout comme Aurélien Raphaël, le jeune prodige du triathlon français. Le niveau est relevé.

Nous allons découvrir un peu plus tard qu’il était plus que relevé !

Installation à notre emplacement, marqués, avec le nom gravé sur les fesses… Bruno et David découvrent l’organisation Grand Prix, Philou commence à s’inquiéter, Romuald est concentré et Maxime retrouve ces sensations d’ex triathlète de haut niveau. La pression monte…

Départ pour le sas natation, pressé par les organisateurs. Les 20 premiers clubs s’installent dans leurs boxes. Les 26 autres se glissent entre eux. Il n’y a plus aucune différence. Tout le monde est mélangé.

L’eau est à 20°. Il fait grand beau. Ciel bleu et température extérieure à 30°.

750 m à parcourir avec la moitié en ligne droite, puis un virage à droite autour d’une bouée et direction la plage.

La corne de brume retentit et la horde est libérée.

C’est la guerre. Les morts de faim qui trépignaient depuis l’annonce de la formation de la D2 fin 2005 sont lâchés.

La première partie se déroule relativement bien. Le retour est terrible. La masse se resserre dans l’entonnoir de la sortie de l’eau. Maxime se fait arracher ses lunettes et les perd.

C’est un cadet qui sort en tête, suivi d’une dizaine d’athlètes dans lesquels se trouvent O.Marceau et A.Raphaël. Ensuite, près de 150 athlètes sortent en même temps, au sein desquels se trouvent dans l’ordre, Maxime, David et Romuald. Incroyable ! Jamais vu une course avec un tel niveau en natation et si homogène.

Bruno et Philou (qui nage quand même en ligne 4 !) sortent dans les 10 derniers.

 

Le vélo se courre à près de 50 de moyenne sur un parcours tout plat.

Un premier peloton emmené par O.Marceau et constitué d’une dizaine d’hommes arrive. C’est la ruée dans le parc. Ils repartent tous au sprint comme si ils courraient un 100 mètres ! La stratégie est simple : à bloc et le plus longtemps possible !

Une trentaine de secondes après se pointe le peloton du Tour de France. Ils sont une centaine !

Maxime et Romuald sont dans le troisième peloton, à environ 30 secondes du second et composé d’une quarantaine d’athlètes. Maxime s’est fait sortir du précédent à un rond-point. Il a pris 10 mètres. C’était terminé… Alors qu’il était placé pour une place dans les 20. Les enjeux sont tels que la course se déroule à la limité de la sportivité.

David arrivera seul près de 3 minutes après et avec 3 rayons en moins sur sa roue avant qui est en 8. Il a été heurté par un concurrent et a donc été également proprement éjecté du peloton. Pas de quartier !

Bruno et Philou arrivent ensemble à près de 7-8 minutes.

La course à pied est un gigantesque 100 mètres et à ce jeu, c’est le jeune Aurélien Raphaël qui l’emporte, devant un australien et Olivier Marceau.

Maxime qui a effectué une belle remontée à pied termine à la 110ème place. Romuald, moins bien, en perd une cinquantaine et termine 160ème. David 185ème.

Le TSF se classe donc 43ème puisque le classement est pris sur les trois premiers de chaque club.

C’est Metz qui prend la tête du classement général provisoire.

 

Nous avons donc découvert la D2 ! Le niveau y est très élevé et surtout très homogène. Pas de place pour les touristes et un état d’esprit parfois délicat !

L’organisation de Mimizan était limite. Peut-être trop de courses sur un même week-end ? Fallait-il y intégrer une épreuve D2 ?

C’était notre première expérience et nous avons emmagasiné cependant beaucoup d’informations pour les étapes suivantes.

Le niveau natation est primordial. Il est essentiel de sortir dans la première moitié pour attraper les bons paquets.

Il faut savoir se placer dans les pelotons, ce qui est une tactique de course totalement différente des autres triathlons que nous connaissons.

La course à pied est à la mort…

 

Le niveau est tellement resserré que gagner 10 ou 20 places en individuel nous ferait gagner plus de 10 places en équipe.

 Prochaine étape le 23 juillet à Parthenay pour un sprint en contre la montre par équipe.

 

La course vue de l’intérieur par Maxime Hamon

Bon je vais pas revenir en détail sur la légèreté de l'organisation : on a été pris pour du bétail, c'est clair. Je crois que je n'ai jamais autant été speedé avant une course que dimanche. La D2, c'est pas une sous D1 où l'organisation est moins bonne. La sécurité, le confort des
athlètes, les conditions de course... doivent être identiques que sur les grands prix. Or ce n'a pas été le cas du tout : la fédé impose un règlement hyper drastique...sauf quand ça l'arrange : exemple, pour faire une course avec drafting, la route doit être fermée à la circulation...sauf à Mimizan ! Comme dit Romu, on n'a même pas eu le droit de porter nos dossards sous la combin' mais on l'a su 30 min avant le départ. Merci philou pour le morceau de rubalise qui m'a servi a porter mon dossard ! C'est un peu ringard sur les bords mais bon, on a fait avec !

La course vue de l'intérieur ?

départ natation plus limpide que prévu jusqu'à la 1ère bouée, certes une énorme densité autour de moi mais pas de coups pris, je rêve un peu ! On passe la bouée, ça fait un peu entonoir mais ça passe sans trop d'encombre. Je me dis que tiens, les triathlètes deviendraient ils courtois ? En fait non, le retour vers l'arrivée est pour moi un enfer : je me trouve à la gauche d'un gars qui a décidé coute que coute d'avancer quels que soientt les obstacles qui l'entourent. Une sorte de
bulldozer dans la forêt amazonienne. Bref, je prends coups sur coups sur le sommet du crane et j'ai beau m'écarter, il revient, lui donner 2, 3 coups de pieds bien placés, il revient, l'attraper par les épaules et le mettre au fond, il revient ! Un coup fait voler une des lunettes, puis un autre fait voler l'autre oeil, enfin le coup de grace fait voler les lunettes au fond du lac ! Un grand portenaouak mais bon, l'arrivée est en vue : je fais un peu de dos pour regarder ce qu'il se passe derrière et surtout si je ne suis pas en queue d'un peloton (important à savoir pour gérer la transition !). Pas de panique, il y a du monde derrière donc quoi qu'il arrive, il y aura du monde au départ vélo.
Malgré le fait qu'il faut presque courir un marathon pour rejoindre le parc à vélo, la transition se passe sans problème.

Le départ vélo sur ce genre de course, ce sont surtout des mini sprints pour effectuer des regroupements et avancer pour reprendre les groupes devant : une sorte de boule de neige qui devient un bonhomme de neige. Ca roule jamais à moins de 45 km/h et à ce jeu, mes cuisses chauffent vite (mes 150 kms de vélo depuis la coupe de france l'année dernière y sont pour beaucoup!) mais je m'accroche. Une grande ligne droite me permet de faire un point rapide sur la course : un gros groupe (environ 40 à 50 gars) se situe 300m devant nous, probablement le 2ème paquet (pas de gyrophares, ni de voiture ouvreuse). Je me trouve donc dans le 3ème paquet mais nous allons probablement rentrer : reste à savoir combien ils sont devant. Et là, je fais une erreur de débutant (j'ai surement oublié mes années de D1), je reste en queue de peloton en me
disant que je me placerais quand nous serons rentrés. Il nous reste une 20aine de mètres avant de faire la jonction, quand nous arrivons dans un rond point. Je ne me méfie pas alors que ça arrive à chaque fois : un gars sort de sa trajectoire et me coupe la route. Je freine, essaie de
me relancer : 52*12 à l'arrêt, c'est hard ! La meute me prends 50m, je me dépouille mais je ne rentre pas. En gros, j'arrive à tenir la vitesse du paquet mais n'arrives pas à passer le km/h qui me manque pour rentrer. Il ne faut pas laisser filer ce groupe car il y a environ 100 gars la dedans, c'est donc 100 places qui s'envolent d'un coup en quelques secondes. Pourtant, au bout d'1 km de chasse patate (qui est la patate ?), j'abdique...et aujourd'hui je regrette ! Pourquoi ? je me relève, attends le groupe qui me suis en espérant avoir encore des jambes pour tenir le coup. On se retrouve à 7 puis un autre groupe d'une 20aine de gars rentre : je reconnais enfin un maillot connu, celui de Romu. Ca fait plaisir de ne plus être seul dans la galère et ça redonne
la pêche. Romu a l'air bien, il prends des relais costaud mais le groupe n'est pas bien organisé. Pourtant et là est mon regret, sur une des innombrables lignes droite du parcours, on aperçoit le groupe qui ne voulait plus de moi tout à l'heure : brève estimation, il y a moins de 30 secondes d'écart, on roule plus vite mais le parc à vélo approche. J'aurais tenu les roues sans aucun problème mais bon, c'est trop tard, on arrive : entrée dans le parc dans le milieu du paquet, j'aperçoit les derniers du gros paquet qui s'envolent, les premiers sont donc au moins 1'30 devant ; dur dur ! Transition correcte je repars le couteau entre les dents, limite le goût du sang dans la bouche. Et là, l'arbitre à la sortie du parc m'arrête (il me crie un "STOP" limite flic devant un mec qui se fait chopper avec 3 grammes et à 250 sur la nationale), ok je m'arrête, kesskim'veut ? je deviens limite fou, je crois que je vais l'emmener faire le 5 bornes avec moi à 18 Km/h mais il me sort un "GO" qui lui sauve la vie. Je ne sais toujours pas ce qu'il me voulait mais bon, encore quelques secondes de foutues et un élan un peu coupé. Mais bon je repars avec Romu et  me dit qu'à 2 on va bouffer du bitume mais il est pas au mieux et je continue ma course seul. Je me fais passer et je passe des gars et ça pendant les 5 bornes. les 2 derniers kilos me
permettent d'en rattraper un peu plus et ma balance est plutôt positive sans être transcendante.

Bilan de la course : 115ème, c'est pas top mais bon au vu de l'entraînement, c'est pas si mal. Le déroulement de la course me laisse quelques regrets mais les prochaines courses ne se passeront pas comme cela. Nous finissons 43 sur 46 : sur le papier c'est pas top mais attention. C'est la première fois que le TSF participe à ce genre de course. La plupart des équipiers participaient également à leur premier drafting. Tout cela ne s'improvise pas et demande de l'expérience.
N'abdiquons pas et surtout ne soyons pas déçus ! Au contraire, persévérons. Ces courses se jouent à très peu de choses. Sauter d'un peloton coûte jusqu'à 100 places, une transition ratée coûte jusqu'à 20 places, une méforme et c'est 50 places qui sautent etc., etc. .... Peut être que la prochaine course nous sourira plus à tous. En tout cas, l'esprit qui a régné ce WE a été excellent et c'est ça l'essentiel : merci donc à tous les équipiers 1ers qui ont tous donné le maximum pour le club et un grand merci à coach / président Fred qui nous a soutenus comme une troupe de supporters !

 

 

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