Oui c'est l'affiche 2006 et alors

ETAMPES  2005

1er Mai 2005

par Romuald

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Le premier rendez-vous de la journée est raté : nous voilà, Yann et moi-même, sur le parking de la piscine de Franconville avec... 25 minutes de retard. C'est ma faute, évidemment. Pas un mollet rasé de triathlète à l'horizon... Mon répondeur m'apprend que Jean-Christophe et Alain sont déjà en route. Espérons que le prochain rendez-vous de la journée sera honoré et bien honoré. Une chose est certaine : le soleil sera de la partie, la chaleur aussi.

             Arrivés quelques 90 minutes avant le départ, voiture parkée sur un terre-plein d'entrée de la Base Nautique d'Etampes, Yann et moi-même partons à la quête de notre dossard. A la tente administrative, retrouvailles avec Loris, puis Jean-Christophe, qui nous raconte avoir dû sortir le portefeuille pour un péage autoroutier (Franconville-Dourdan-Melun-Evreux-Provins-Etampes oblige...) !! Montage du vélo rapidos, dossards épinglés, il est 14 heures. A peine le temps d'admirer la nouvelle monture de JC (Trek 2005) que voilà la petite équipe qui chauffe doucement "la viande" sur les premiers kilomètres du parcours cycliste. Yann est un peu tendu, JC très fier de son nouveau spad qu'il en a fait tomber toute sa toison, Loris qui malmène sa chaîne : de quoi nourrir les conversations pendant ce quart d'heure décontractant. Retour à la case départ : marquage, contrôle (trois fois, par trois rideaux d'arbitres, s'il vous plaît), nous retrouvons Bruno dans notre aire de transition. Combi, lunettes, vélo, chaussures : préparation hâtive pendant le briefing. Thierry nous retrouve à son tour, tout sourire.

Nouveauté cette année : le départ natation est donné "dans la ligne droite d'en face" par rapport aux années passées. Enfilage de la combard dans la bonne humeur, mais le stress monte un peu : ça urge dans la vessie. Un pied, puis un deuxième : la température de l'eau est froide, mais pas glaciale, pas si mauvaise d'ailleurs quelques dizaines de secondes plus tard. Pas le temps de s'échauffer : mieux vaut se placer sur la ligne de départ. J'essaie de repérer les visages : Franky Vieville (vainqueur potentiel), Laurent Martinou (déjà vainqueur), Richard Massaut du CNP, Fabien Cros de St Quentin,... Toujours les mêmes !!

             Départ presque parfait pour les organisateurs, à quelques menaces arbitrales près. Un ou deux gugusses arrivent à s'extirper avec une rapidité toujours surprenante. Derrière, c'est à dire là où je me trouve, c'est un peu la cohue. En respirant, je remarque Fabien Cros, qui reste à ma hauteur : essayer de ne pas le lâcher. Finalement, on s'en tire avec pas trop de coups, juste un peu de flotte dans la lunette gauche mais pas de quoi s'arrêter. Pas trop mal aux bras non plus, malgré le départ à sec : j'arrive même à relancer après la bouée et maintenir l'allure, remontant quelques concurrents. Je ne distingue plus les pingouins qui m'accompagnent. La surprise sera réservée pour la sortie de l'eau. La voilà déjà, justement !! 700m de natation ? J'ai l'impression d'en avoir nager 500 !! Je me laisse hisser par les bénévoles. Bonnet à terre, lunettes dans la bouche, je mets la main sur le col de la combi. "Dix-neuvième !" : bon sang, dire qu'habituellement c'était plutôt 50ième ces deux dernières années !! Ca motive, je cavale à mon stand et repère JC qui s'affaire. Je l'entends pester : malheureusement pour lui, un ennui technique (ceinture-dossard récalcitrante) lui ôtera le plaisir de sortir du parc dans les 20 premiers.

             Me voilà sur le vélo : j'ai du mal à enfiler mes chaussures, neuves et pas adaptées à la pratique du triathlon. Je le regrette un peu. Je ne regarde pas mes concurrents, et fais tomber les dentures. Un petit groupe s'est formé est je ne voudrais pas y rester coincé. Je fais un gros effort et me retourne au bout de 2 minutes : ils sont toujours là. Pas question de trainer tout ce petit monde : je freine et rétrograde en queue de peloton, à 5-6 mètres du dernier. Un gusse, dossard 116, se fait engueuler : il suce carrément les roues sans vergogne !! Je remarque Dupont, le triathlète d'Andrésy, qui "fait trois" à Cergy l'année dernière. Le bruit d'une moto se fait entendre, puis celui d'un sifflet : le marshall déboule sur sa Harley ! Le ménage n'est pas fait malgré le fait que les distances ne sont pas respectées. Le pauvre Dupont se fait réprimander parce qu'il a son dossard illisible, alors que le dossard 116 est toujours présent et que les distances ne sont toujours pas respectées : y a pas de justice... Toujours à l'affût en queue du groupe, je fais semblant de peiner pour pas trop attirer les attentions. Ca ne revient pas de derrière, même si je trouve que cela ne roule pas. J'attends la côté pour faire la différence. Une bête cornue, tous muscles dehors (imaginez Schwarzneger sur un vélo), pédalier hyper-ovalisé, position hyper-aérodynamique, fréquence hyper-pas recommandée, dodelinante, nous rattrape et nous dépasse sans demander son reste : voici le sieur Richard Massaud des Nageurs de Paris. Il a le 11 dents, c'est sûr. Notre groupe ne réagit qu'à peine, le sifflet de l'arbitre passant à l'octave supérieure pour rembarrer  les "suceurs de loin". Je profite de la confusion  et d'une légère cuvette descendante pour dépasser tout ce petit monde, contraint même de doubler la Harley (ligne pointillée à cet endroit là fort heureusement). Je remarque Fabien Cros en tête, manifestement à la peine. Je reste à une petite dizaine de mètres de Richard, sans trop forcer : super, ça passe ! Le groupe s'éloigne, c'est un bon coup. A la faveur d'une petite ligne droite, nous remarquons même un autre groupe, devant nous : logiquement, c'est la tête. Virage à droite : une côte (LA côte). On tournait plus loin dans le temps, dommage de raccourcir le parcours. La côte est difficile : pas tant de pente que çà, mais le revêtement est pourri, et on l'aborde par un S qui ralentit l'allure considérablement. En levant la tête, les triathlètes de tête nous parraissent, à moi et a Richard, terriblement proches !! J'ai le sentiment qu'on va faire la jonction. Mais on est aussi déjà sur nos talons. Je repasse devant Richard qui emmène une bracasse de la mort, alors que, prudent, je suis passé sur le petit plateau. Puis il me double et prend quelques longueurs. Je le laisse, j'ai l'impression que cela ne vaut pas la peine de s'en mettre plein la tronche (je le regrette aujourd'hui, c'était faisable). Virage à droite pour le groupe de tête : file indienne, mais les distances ont l'air respectées, bien que la relance étire forcément. Nous voilà dans la longue ligne droite sur le plateau : Richard semble pouvoir rattraper la tête (ce qu'il fit) qui semble regroupée, moi je me contente de revenir sur un type qui a dû prendre une bonne remontrance de l'arbitre. Ca revient aussi un peu derrière, j'ai baissé en intensité à rouler seul. Je rentre dans le parc à la 12ième place.

             Transition pas top-éclair, mais je sors en tête, avec du monde sur les baskets. Je remarque des types qui terminent leur pénalité. Je pars sur un rythme élevé, un poil risqué en ce premier enchaînement grandeur nature de l'année. Balisage pas clair en direction de la boucle de pénalité, mais c'est par là qu'on m'invective de me rendre. Ca avance modérément. Virage en épingle à droite : je manque de m'étaler comme une m..rde !!! Oufff !! Je double un ancien prisonnier, c'est toujours çà : il est complètement arrêté. La difficulté m'envahit. C'est la sensation d'être scotché qui domine, alors que je suis pied au plancher. Premier kilo : je me demande combien de temps je vais pouvoir soutenir tout ce poids, je suis crispé, la tête relevée en recherche d'oxygène. Passage au soleil, le gosier est bien sec : j'ai fait le choix de ne pas prendre de bidon à vélo, à présent, faut assumer en croisant les doigts pour que je ne sois pas déjà déshydraté. Toujours l'impression d'être à l'arrêt et la ventilation à fond, c'est terrible. J'ai envie de marcher. Je me fais dépasser une fois, deux fois, mais pas de quoi pâlir de la différence de vitesse. D'ailleurs, je double à nouveau un concurrent. Je n'ose pas me retourner : il doit y avoir du monde. Passage en sous-bois au deuxième kilo, ravito, ça va un peu mieux psychologiquement, je ne sais pas pourquoi. Je me relâche aussi, des sensations plus conformes à la course à pied refont surface. Je croise la tête : le premier, que je ne connais pas, est poursuivi par un Franky Vieville qui grimace. Je toise les poursuivants et évalue les écarts : pas énormes en distance, ce qui donne toujours l'impression qu'on peut revenir, mais en temps 'y a pas photo, les trous sont imbouchables. Demi-tour.  Un Nageur de Paris m'a dépassé au troisième kilo, mais je maintiens l'écart, c'est bon. Je sens que ça accélère tout seul. Une présence derrière moi. A la faveur des courbes dans le sous-bois, j'évalue la distance en me retournant discrètement (ne pas montrer d'inquiétude). Il y a plus de distance qu'avec celui qui me précède (15m). "Celui-là, il ne me rattrapera pas !!" Je relance dans les séries de petits virages pour augmenter l'écart rapidement et tenter de marquer le moral de mon poursuivant, mais à ce petit jeu, je passe franchement dans le rouge. Ca va pas être une partie de plaisir, je connais le parcours et ce sous-bois qui n'en finit pas ! Je résiste 3-4 minutes, puis ralentie un poil, c'est trop pénible. Tant pis. Mon prédécesseur s'éloigne doucement, mais toujours pas de bruit derrière moi. Un léger coup de vent me refroidit considérablement, j'ai presque froid, la chaire de poule : déshydraté à coup sûr !!! Je me refais toutefois une toute petite santé au moment de rejoindre l'entrée de la base. Il faut slalomer un peu entre les promeneurs qui encouragent ou qui se moquent, c'est selon. Je pousse encore un peu la machine : résister 400m, çà, je peux. Je constate que mon poursuivant est plus loin que prévu, il a dû ralentir, mais je ne me relâche pas. Derniers hectomètres : la foule des supporters, mon nom annoncé au micro, le tapis bleu. P..tain, ça y est. C'est finit ! Je fonce à la première barrière qui se présente pour me soutenir. Je sers la main de mon poursuivant : c'est Jérémy Py, mon premier dauphin au Val de Reuil 2002...

Ravito bien mérité.

Bilan : je suis 13ième de la course. Le vainqueur est le Champion de France de Duathlon : Bertrand Billard. JC -51ième- déçu de sa course : une transition ratée et niveau cycliste en dessous de ses espérances. Yann, 228ième, ravi de cette journée qu'il a trouvé particulièrement conviviale. Loris a fait une course du tonnerre : 155 ième et 4ième V3-V4, immédiatement devancé par Thierry pour une poignée de seconde (sprint à couteau tiré ?). Bruno se classe 117ième, Alain 210ième et 9ième V3-V4.

 

 

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