D'après C.Y. GUEZENEC

Le muscle est le seul tissu de l'organisme qui convertit l'énergie biochimique en énergie bio-mécanique. On peut justement rappeler à ce titre la théorie de Huxley, qui établit la relation entre contraction-décontraction musculaires et hydrolyse de l'ATP. L'ATP, grâce à son haut potentiel d'énergie, est la seule molécule de l'organisme qui réalise le transfert décrit précédemment. L'ATP ne peut pas être stocké au sein de la cellule, et celle-ci se doit d'en assurer continuellement la resyn-thèse. La resynthèse de l'ATP est réalisée par le biais de l'oxydation de substrats énergétiques, dont la cellule va tirer toute l'énergie potentiellement récupérable. Ces substrats énergétiques, nous les côtoyons tous les jours, car ils sont représentés par les glucides, les lipides, et les protéines. Les substrats varient dans leur utilisation en quantité, en séquence d'utilisation, et en rendement dans les différentes voies métaboliques.

Les glucides sont essen-tiellement stockés sous forme de glycogène (polymère de glucose, au même titre que l'amidon par exemple). Chez un homme de 70 kg normalement constitué, il y a au maximum 400 g de réserves glycogéniques dans le foie (il est mobilisé à distance par le muscle), et 600 g dans les muscles, soit 1 kg au total (environ 1,3 kg de riz crû). Tout ceci représente une réserve d'énergie de 4000kcal. , soit l'énergie suffisante pour maintenir 3h à 3h30 d'efforts à 75% du maximum (de quoi terminer un marathon, en principe...).

Chez le même individu standard de 70 kg, la masse grasse représente 12 kg, soit 100 000 kcal. mobilisables. Elle est stockée dans les adipocytes et le muscle.

Elles représentent 15 à 20 kg au total chez l'individu standard. Les stocks sont situés au niveau du muscle, et de manière moins importante au niveau du foie. Une faible partie de ce pool est mobilisable comme carburant.

Le travail musculaire diminue ces réserves. La nutrition doit assurer une récupération optimale des réserves.

"Il existe dans l'organisme un moyen d'équilibrer les entrées et les sorties (dépenses) d'énergie."

Les entrées sont régulées par le moyen de la faim. Les processus mis en jeu sont assez mal connus. Les centres qui contrôlent la faim sont hypothalamiques, et reçoivent des informations par voies nerveuses et hormonales.

Sachez toutefois que l'ap-parition de la faim serait due pendant l'état de jeûne à la baisse du taux d'insuline dans le sang (l'insuline est une hormone qui tend à diminuer le taux de glucose sanguin).

Le muscle en contraction a un rendement mécanique de 25% : 75% de l'énergie dépensée est dissipée sous forme de chaleur. Toutefois, il y a des variations de rendements, notamment au moment de la récupération: les surcroîts ou les diminutions de dépense de chaleur varient en fonction du travail réalisé ou du niveau de récupération. Les obèses, par exemple, ont un rendement musculaire à l'exercice modéré bien supérieur à la moyenne: ils peuvent consommer jusqu'à 10 fois moins d'énergie qu'un non-obèse.

Lorsque l'on fait varier un niveau d'entraînement physique, le sujet adapte ses entrées par rapport aux sorties grâce à des phénomènes neurophysiologiques complexes. L'asservissement des entrées par rapport aux sorties s'effectue sur une longue période, et non pas au jour le jour.

La ration nutritionnelle d'équi-libre quotidienne devrait être constituée de la manière suivante:

- 50% de glucides

- 35% de lipides

- 15% de protides

Chez l'homme, aucun méca-nisme ne le renseigne sur ce qui lui conviendrait le mieux.

On les trouve principalement dans les céréales (notamment les pâtes alimentaires), le riz, les pommes de terre... Ils sont digérés par des enzymes (amylase salivaire et enzymes duodénales) et absorbés par l'intestin. On les classes grâce à l'index de glycémie qui varie selon la réponse insulinique provoquée. Le glucose a un index élevé (glucide dit rapide), le riz et les lentilles ont un index faible (glucides dits lents).

On les classe suivant la longueur de la chaîne carbonée (triglycérides à chaîne moyenne ou longue) et leur niveau d'insaturation (acides gras saturés, mono ou poly-insaturés). Sachez que les acides gras poly-insaturés sont recom-mandés car ils ont une action bénéfique sur la fluidité des membranes cellulaires, et sur l'agrégation plaquétaire (coagu-lation sanguine).

La plupart des protéines de l'organisme sont des protéines de structures (soutien, transports, informations). Seuls quelques acides aminés (c'est-à-dire les briques élémentaires constitutives des protéines) particuliers sont oxydables directement par le muscle: les acides aminés à chaîne ramifiée (leucine, isoleucine, valine).

La prochaine fois, nous aborderons des aspects plus concrets: nutrition quotidienne du sportif et nutrition à l'exercice.

Romuald L.

Mais c'estquoidonquidit Romu !!!! Quand je vous disais que c'était un "brillant étudiant". Pour ceux qui comme moi n'aurait rien compris à l'article précédent et par conséquent beaucoup souffert à sa lecture, je précise qu'il s'agit d'un extrait d'une correspondance intime entre Romu et Alain V.

Dans le prochain numéro, vous aurez droit à un article sur le "Challenge du Vexin" en course à pieds par Catherine et un autre sur "L'approche de la diététique" par notre cher et vénérable DocteurPrésidentTriathlète Alain.

Et bien d'autres choses...

Ont participé à la rédaction de ce numéro:

Romuald LAVAUD, Philippe PASTOR, Laurent SALOMON, Alain VERBRUGGHE.

Qu'ils en soient bénis !