Le 1er triathlon de Carole

13083209_1176953962314981_6521449567613595197_nQuand tu franchis la barre des 40 ans, tu as envie de faire une énorme fête avec tous tes potes. Alors, c’est ce que j’ai fait. On a vidé la maison, loué des lumières, un DJ, de la sono, des tables, un traiteur et tout ce qu’il faut pour s’éclater toute la nuit. Mon mari et les enfants ont préparé des surprises et ce fut génial. Question cadeau, pour une telle étape je voulais un truc qui marque, qui me reste toute ma vie et qui m’aide à traverser les années qui vont arriver : je veux devenir une triathlète.

A vivre dans cet environnement depuis 2 ans, j’y ai pris goût et le virus a germé au fond de moi. Alors, quand mes copines m’ont demandé ce que je préférais comme cadeau pour mon anniv entre une paire deLouboutin, une bague Dinh Van ou un sac Dior je me suis sentie un peu mal à l’aise lorsque j’ai répondu « un vélo de course pour faire un triathlon ». La moitié des copines a cru à une blague, l’autre moitié ne m’a pas crue du tout.

Donc, cela fait un an déjà que je pédale dans le garage et dans le Vexin (nord de l’Ile de France) quand je peux, à prendre des cours de crawl que je perfectionne entre « 12 et 14» et à courir autant que mon genou me laisse le faire. 1 an que je jongle avec ma vie de maman, d’assistante commerciale, d’épouse et de femme de triathlète. 1 an que je me prépare pour ce jour où je prendrai le départ dans ma belle combinaison toute neuve. J’ai tout lu, j’ai tout écouté ce qu’on a pu me dire sur le départ d’un triathlon, j’ai posé des milliers de questions et ce matin j’y suis.

IMG_099811h30, le sable est encore froid, l’eau est annoncée à 15°, on est environ 150 à combattre sur le XS de la Grande Motte (400m / 10km / 2,5 km) et je suis prête pour mon baptême. Toutes les femmes ont le droit à un sas protégé, nouvelle disposition de la FFtri depuis cette année.  PAN ! Encore en train de papoter avec les autres nanas et le départ est déjà donné ! On se jette tous et toutes dans les vagues de la Méditerranée. PIM, PAM, POUM, moi la reine de la machine à laver à la maison je me retrouve dans le tambour en mode essorage. Les coups pleuvent, j’en reçois, j’en donne mais j’avance. Je ne vois rien, j’alterne des mouvements de brasse pour survivre et passer les bouées mais je ne lâche pas. Mes amis sont là pour cette première et je ne veux pas les décevoir depuis le temps que je les saoule  avec mon sport. Je n’ai plus de force mais je vois le sable de plus en plus près et il est temps de sortir de l’eau pour remonter vers le parc. Sur la plage, je double du monde et je défais le haut de ma combi assez facilement. Ma hantise était de sortir dernière de l’eau et rien que de voir le monde derrière moi, je sais que j’ai gagné mon pari. Devant mon vélo je croise Fabrice qui se sauve et j’enlève le reste de ma tenue en néoprène. Moi qui râle sur les gamins quand ils se déshabillent comme des sagouins, je me vois marcher sur la combi pour retirer les pieds, je jette le tout, mets mon casque, chaussures et hop en route.

13076572_1176950638981980_649202779147710976_nPremiers tours de pédales et je m’éclate. Les jambes répondent et je file sur mon beau cadeau d’anniversaire noir et rose. Un gamin de 14 ans à peine me double mais je résiste. A mi-parcours je rejoints Fab qui me dit « je n’ai pas de jambes, fonce sans moi ». Malgré les pieds gelés depuis mon passage en mer, j’arrive quand même à appuyer et je fonce vers le rond-point pour le ½ tour. A ce moment, Fab repasse devant moi et je remets des forces pour le garder en ligne de mire. A priori notre course entre époux n’est pas du goût d’un arbitre qui estime que nous « draftons » mais pas de carton jaune pour autant.

La ligne de T2 arrive et je saute du vélo. Whaou, courir avec des cales automatiques et des pieds congelés me casse les jambes. Alors que mon homme fait une transition éclaire, je lutte pour mettre mes running car j’ai aussi les doigts gelés. Finalement, je sors du parc à vélo pour entamer la CAP qui est mon gros point fort…enfin je croyais.  Pas de jambes, pas de foulée c’est la catastrophe. Je remonte quelques concurrents mais je n’ai pas cette sensation de voler comme d’habitude. « Aller Carole » et «Aller Maman ». Ces encouragements gonflent le moral et petit à petit j’avance et remonte quelques concurrents.

L’arche gonflable arrive et 2 grandes andouilles de 1,90m me balancent des coups d’épaules pour passer la ligne avant moi. Quels couillons, s’ils avaient autant de jus, ils n’avaient qu’à courir plus vite dès le départ GRRRR. Mais ils ne me gâcheront pas mon plaisir de passer la ligne de mon premier triathlon. Mon mari m’aIMG_3130ttend déjà sur la ligne et me prend dans ses bras. Les enfants sont euphoriques et je réalise que je suis enfin TRIATHLETE. Comme on le dit au TSF, l’entrainement est une chose mais seule la compétition compte et désormais je suis dans la liste des « vraies ». 41 minutes sur un XS (avec une natation de plus de 500m selon plusieurs GPS), ce n’est pas mal du tout en fait. Je suis déçue de ma course à pied mais je me rappelle que désormais, je dois me concentrer sur l’ensemble de la course et non uniquement ma CAP.

Comble du bonheur, Loïck fera une superbe course. Du coup on reste sur place pour la remise des récompenses car mon Lilick a accroché un podium sur la catégorie Avenir 2. Cerise sur la gâteau, on m’appelle pour venir chercher ma coupe car j’ai moi aussi une place sur le podium : 3ème féminine !!!!

Pour conclure, voici ce que je retiens de cette première course :

  • Le triathlon est un sport génial
  • Le triathlon n’est pas un sport de mecs. Nous étions 40% de nanas sur ma course
  • Le triathlon est un sport composé de 3 disciplines. Il faut oublier de penser uniquement en fonction de son sport de prédilection.
  • Tous les conseils sont bons à prendre mais rien ne vaut l’expérience acquise sur compétition
  • J’en ferai d’autres et mon planning de saison 2016 est déjà bien rempli

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